L’écosystème de la blockchain, et plus particulièrement des plateformes comme Ethereum, promet de révolutionner nos interactions économiques et contractuelles. Au cœur de cette transformation se trouvent les “smart contracts” (contrats intelligents) : des programmes autonomes qui exécutent des accords sans intermédiaire. Cette automatisation réduit les frictions, mais elle introduit également une rigidité inédite.
L’adoption de ces technologies s’accélère. De plus en plus d’entreprises et de particuliers explorent leurs possibilités, et la première étape consiste souvent à interagir avec cet écosystème. Pour beaucoup, le simple fait de vouloir acheter ethereum est le point de départ. Il est essentiel que cet accès soit sécurisé. Des plateformes comme MoonPay, par exemple, qui opèrent en conformité avec le règlement européen MiCA, offrent une voie sûre pour acquérir les actifs nécessaires à l’utilisation de ces nouveaux outils.
Cependant, une fois cette étape franchie, l’utilisateur entre dans un monde régi par le code. Et c’est là que le mythe de la “confiance absolue par la technologie” se heurte à la réalité humaine.
Le paradoxe du “Code is Law”
La principale caractéristique d’un smart contract est son immuabilité. Une fois déployé sur la blockchain, il ne peut, en principe, être modifié. S’il est programmé pour transférer des fonds si la condition A est remplie, il le fera.
Mais que se passe-t-il si le code contient un bug ? Si les parties avaient une intention différente de ce que le code exécute ? Ou si une situation non prévue (un “cas de force majeure” numérique) survient ?
Dans le système juridique traditionnel, un juge peut interpréter l’esprit d’un contrat. Sur la blockchain, “le code fait loi” (“Code is Law”). Cette rigidité, conçue pour éliminer le besoin de confiance, crée un vide lorsque les choses tournent mal. Comment résoudre un litige lorsque le contrat lui-même est une forteresse numérique inflexible ?
La médiation : le retour de l’humain
C’est précisément ici que la médiation, une pratique vieille comme le monde, devient non seulement pertinente, mais essentielle. Elle réintroduit la nuance humaine dans un système binaire.
Contrairement à un tribunal, un médiateur n’est pas limité par la rigidité du code. Il ne cherche pas à “casser” le contrat sur la blockchain, ce qui est souvent impossible, mais à faciliter un règlement “hors chaîne” (off-chain) qui répare le préjudice subi “en chaîne” (on-chain).
- Rapidité et confidentialité Les transactions blockchain sont rapides ; la justice traditionnelle est lente. Les litiges liés aux smart contracts nécessitent des solutions agiles. La médiation offre un processus rapide et, surtout, confidentiel – un atout majeur dans un écosystème où les transactions sont publiques.
- Flexibilité des solutions Un juge peut ordonner une compensation. Un médiateur peut aider les parties à trouver des solutions créatives. Par exemple : les parties peuvent s’accorder pour déployer un nouveau smart contract qui corrige l’erreur, ou convenir d’un transfert de fonds sur une autre plateforme pour compenser la perte.
- Expertise technique La médiation permet de choisir un expert qui comprend réellement les enjeux techniques de l’Ethereum, des “wallets” et de l’exécution du code, une compétence rare dans les instances judiciaires classiques.
Bâtir la confiance de demain
Pour que la révolution de la blockchain tienne ses promesses d’adoption de masse, elle ne peut pas reposer uniquement sur la sécurité de son code. Elle doit aussi reposer sur la sécurité psychologique et juridique de ses utilisateurs.
La médiation est cette couche de confiance essentielle. Elle offre un recours efficace, humain et intelligent lorsque la machine, si parfaite soit-elle, ne parvient pas à refléter la complexité de nos accords. En fournissant ce filet de sécurité, la médiation ne freine pas l’innovation ; elle la rend possible. Elle garantit que si le smart contract exécute la lettre de l’accord, le médiateur est là pour en protéger l’esprit.


